Sampieru Corsu
Sampieru Corsu est une figure emblématique de la culture corse, symbolisant les traditions et les valeurs profondément enracinées de l'île méditerranéenne. Ce personnage fascinant, enraciné dans les récits populaires, se distingue par son charisme et son lien profond avec la Corse. Découvrez comment Sampieru Corsu est devenu l’un des personnages les plus célèbres de l’île à travers ses aventures et ses interactions.
Les débuts de Sampieru Corsu
Sampieru Corsu naît le 23 mai 1498 dans la région vallonnée autour de Bastelica, non loin d'Ajaccio. Fils de Guglielmo de Bastelica, issu d'une famille influente, et de la noble famille Cinarchese da Bozzi, il grandit dans un environnement riche en traditions et en prestige. Sa mère, d’origine noble, ajoute une dimension supplémentaire à son héritage.
Entouré de son frère Filippo et de deux sœurs, Sampieru bénéficie également de l'influence de ses oncles. Giacomo, l’un d’eux, se fait un nom comme officier à Gênes, tandis que Tristano opte pour Florence pour son service militaire. Ce mélange d’influences locales et internationales façonne son enfance, marquée par des traditions profondes et des aspirations lointaines.
Sampieru Corsu : un mercenaire au destin épique
Sampieru Corsu, dont le nom est devenu légendaire en Corse, se distingue par une carrière militaire pleine de rebondissements. À l'âge de 14 ans, il commence sa carrière à Florence en rejoignant les rangs de Jean des Bandes Noires, sous la protection de son cousin, le pape Léon X. Cette première expérience le plonge dans l'univers tumultueux des mercenaires italiens, un milieu où la fortune et la renommée sont les moteurs des ambitions jeunes.
En 1516, alors que l'Italie est déchirée par des conflits internes, Sampieru se distingue dans ses campagnes contre les Orsini et le duché d'Urbino. Sous la direction de son oncle Tristan, il profite de l’instabilité politique pour se forger une réputation.
L’année 1519 marque un tournant décisif lorsque le pape Léon X s'allie avec Charles Quint. Sampieru Corsu, aux côtés des troupes de Ludovico de Medici, participe à la reconquête de Milan. Cependant, la mort du pape et le passage de Ludovico au camp français bouleversent la situation. En 1522, Sampieru prend part à la défaite des Français à la bataille de la Bicoque, illustrant les retournements fréquents de la carrière des mercenaires.
Après la mort de Ludovico en 1526, Sampieru Corsu change de camp et sert Clément VII puis Hippolyte de Médicis à partir de 1530. Sa capacité à s’adapter aux bouleversements politiques est une caractéristique clé des mercenaires de l’époque.
En 1535, Sampieru entre au service de François Ier, renforçant sa notoriété et sa richesse grâce à son lien avec le cardinal Jean du Bellay. Son mariage en 1545 avec Vannina d'Ornano, une noble corse, renforce ses liens avec son île natale. Cette union montre l'importance des alliances matrimoniales pour l'ascension sociale des mercenaires. Ses compétences militaires le propulsent aux côtés de Bayard, et en 1547, il est nommé colonel des « bandes corses » sous François Ier. Son surnom, « Corso », reflète ses racines corses et la pratique des mercenaires d'adopter des noms régionaux.
Entre 1553 et 1560, Sampieru mène une expédition audacieuse en Corse. Sous l'égide d'Henri II, il commande une flotte franco-turque alliée au sultan Soliman le Magnifique dans une tentative de révolte contre la domination génoise. Malgré des succès initiaux, la campagne échoue face aux préoccupations françaises liées aux alliances entre l'Angleterre et l'Espagne. Le traité du Cateau-Cambrésis en 1559 met fin aux ambitions françaises en Corse, qui retourne sous contrôle génois.
En 1560, Sampieru Corsu est nommé gouverneur d’Aix-en-Provence et devient ambassadeur extraordinaire à Constantinople. Son rôle dans les affaires internationales témoigne de son influence et de son expertise stratégique.
À travers ses aventures, Sampieru Corsu incarne le parcours tumultueux d’un mercenaire, marqué par une flexibilité, une bravoure et une quête incessante de gloire et de pouvoir, faisant de lui l’un des personnages les plus célèbres de Corse aux côtés de Pascal Paoli et de Napoléon Ier.