Mazzeru
Plongez dans l'histoire de la Corse et explorez ses croyances, notamment celle du Mazzeru, ancrée dans la culture corse depuis des siècles. Découvrez la Corse authentique à travers les croyances de ses habitants. Vous serez fasciné par les récits de ces traditions. Laissez-vous captiver par la richesse culturelle de cette île unique en découvrant le Mazzeru.
Qu’est-ce que le Mazzeru ?
Plongez dans l’histoire du chasseur nocturne en corse, un être mystérieux qui parcourt les montagnes corses sous le clair de lune. Ce chasseur, connu sous le nom de Mazzeru, n’est pas un simple mortel en quête de gibier, mais un chasseur d'âme. L'origine de ce terme provient du Mazzerisme, qui signifie « tuer en masse ».
Les mazzeri, ces chasseurs d'âmes, vivent une expérience qui semble dictée par une force supérieure. Ils racontent souvent que leurs rêves de chasse leur sont imposés, échappant totalement à leur volonté. Les mazzeri d’après eux sont en réalité contraints de chasser, de tuer, sans avoir choisi vos proies. Certains sont tourmentés par la culpabilité, tandis que d'autres trouvent dans cette chasse nocturne une source d'excitation macabre, une dépendance presque addictive.
Selon les mazzeri, c'est leur esprit qui quitte leur corps pour chasser. Lors de ces expéditions nocturnes, leur esprit rencontre celui de leur future victime, qui prend la forme d'un animal. Le moment où le mazzeru tue cet animal est crucial, il sépare l’esprit du corps de la victime. Une fois l'animal trouvé et tué par le Mazzeru, un phénomène sinistre se produit, le visage de l’animal se transforme, révélant celui d’un villageois ou d’un proche le temps de quelque seconde. Ce visage prédit une mort certaine dans l’année en cours. L’animal n’était qu’un avatar, une représentation de l’âme de la personne condamnée, désormais privée de son essence vitale. Les mazzeri chassent toujours seuls, et bien qu’ils ressemblent à n'importe qui, on peut les reconnaître à leur regard vide, symbole d’un esprit souvent absent, perdu dans les méandres de leurs sombres missions nocturnes.
Cette légende varie selon les régions de Corse. À Figari, on l’appelle culpadore, à Gualdariccio, on l’appelle mazzatori, mazzeru, et acciatore et dans le Sartenais, lanceri. À Appietto, on parle de nuttambuli ou sunnambuli, tandis qu’à Marignana, Piana, et Corte, on les nomme murtulaghji.
Ainsi, le Mazzeru demeure une figure énigmatique et terrifiante de la culture corse, une légende vivante qui continue de hanter les esprits et de nourrir les récits au coin du feu.
Le Mazzeru en tant que guérisseur
Au cœur des montagnes corses, dans un temps où la spiritualité et la réalité se mêlent étroitement, se trouvent les mazzeri, gardiens d'une tradition séculaire transmise de génération en génération.
Devenir mazzeru n'est pas un choix, mais un destin prédestiné. Dès leur jeune âge, les héritiers de cette lignée sont distingués par un don psychique particulier, une sensibilité unique aux énergies qui les entourent. Pour eux, être désigné mazzeru est à la fois un honneur et un fardeau, car leur rôle est double : sauver des vies tout en naviguant entre les périls de la mort.
Parmi les mazzeri, il y a deux voies distinctes. D'un côté, le mazzeru acciaccatore, sombre et énigmatique, est craint pour sa capacité à traquer et à éliminer ceux dont l'âme est impure. De l'autre côté, le mazzeru, également connu sous le nom de salvatore, représente la lumière. Il est celui qui guérit les âmes, apportant apaisement et réparation. Le mazzeru guérisseur est celui vers qui les membres de la communauté se tournent en cas de maladies physiques, émotionnelles ou spirituelles. À travers l'utilisation de plantes médicinales, de connaissances traditionnelles et de rituels de purification, il cherche à restaurer la santé et l'harmonie des individus. Sa pratique est ancrée dans une compréhension profonde des forces naturelles et spirituelles qui influencent la santé humaine.
D'un autre côté, le mazzeru sacrificateur joue un rôle important lors de transitions telles que la mort d'un individu. Guidé par ses visions spirituelles, il identifie l'âme du défunt, souvent symbolisée par un animal, et pratique des rituels sacrés pour faciliter le passage de cette âme vers l'au-delà. Ces rituels incluent parfois des sacrifices symboliques qui ne visent pas à la cruauté, mais à purifier l'âme du défunt et à protéger la communauté contre les maladies ou les déséquilibres spirituels qui pourraient résulter de cette transition.